« - Ha ! Tu te réveilles enfin.
- Bonjour aussi. »
- Bonjour aussi. »
Je m'étire autant que faire se peut.
L'habitacle de notre cadillac y est peu propice une fois la capote
baissée.
Nonalf : Es tu disposé à prendre le
volant ?
Moi : Cela implique que tu me dises ou
nous nous rendons.
Nonalf : Détail.
Moi : Ben voyons. Et la nana sur le
siège arrière c'est un détail aussi ?
Nonalf : Tu réfléchis trop, comme
toujours.
En effet, alors que je finissais de me
sortir la tête de la brume, je fis le constat suivant :
Il y a
une jeune femme
allongée
à l'arrière
Soudain, le doute me saisit tel une
main glacée qui cherche à se réchauffer entre vos cuisses malgré
la couette en plumes.
Moi : Est elle ?
Nonalf : Vaginale. Désolé pour toi.
Moi : NON ! Est-elle vivante ?
Nonalf : Je t'assure qu'elle est
vaginale et vivante.
Elle : J'ai faim.
Moi : On va la garder avec nous ?
Nonalf : Non, grands dieux, nous avons
d'autres chattes à fouetter.
Moi : Chats.
Nonalf : Plait-il ?
Elle : J'ai faim.
Moi : On dit « d'autres chats à
fouetter ».
Nonalf : Ha alors écoute si tu as
changé de sexualité dans la nuit, préviens moi avant, que je me
prépare au choc.
Moi : Ce n'est pas ce que je voulais
dire. Tu commences à me les briser alors que j'en ai besoin.
Nonalf : Ha ça y est, monsieur
retrouve une sexualité et fini la rigolade.
Elle : J'ai faim.
Moi : Par les saintes culottes de
MacIntosh ! Arrête de tout ramener à la sexualité. Tu en as eu
plus que ton compte la nuit dernière et tu en ramènes avec nous.
Nonalf : Oui ben je ne gache pas les
bonnes choses moi mossieur !
Moi : C'est toi qui le dit.
Nonalf : Tu dis ça parce que tu ne
l'as pas vue toute nue.
Elle : J'AI FAIM !!!
Nonalf et moi : MANGE UN VAGIN !!!!
Nous nous tuons.
(NDA : au sens figuré, ce texte ne
s'arrête pas là)
Nonalf : Bravo tu as réveillé la
belle à la banquette dormante.
Moi : Bien sur, c'est ma faute. Rassure
moi, elle est venue de son plein gré ? Ou tu laisses la radio
éteinte pour que je n'entende pas l'alerte enlèvement ?
Nonalf : Ma parole, tu es aussi chiant
avec sommeil que sans.
Elle : J'ai faim, bande de putains.
Nonalf : Suce ma bite.
Moi : Tu sais quoi ? Il est 21h passé,
j'ai faim moi aussi.
Nonalf : Faudrait savoir, t'as changé
de sexualité ou pas ?
Moi : Non, je suis toujours végétarien.
Il y'a une zone commerciale pas loin. Prends la prochaine sortie et
trouvons nous un établissement de restauration.
Nonalf : ?
Moi : Ne loupe pas la sortie.
Nonalf : Ha ça y est, j'ai compris.,
végétarien, gazon, vagin tout ça...
Nous rigolons ensemble. Je jette un
coup d'oeil dans le miroir intégré au pare-soleil.
La jeune femme à l'arrière commence à
se demander ce qu'elle fait, coincée avec deux inconnus dans une
voiture surement volée.
Au bout de quelques minutes, nous
quittons l'autoroute pour arriver dans la zone repérée
précedemment. Notre choix se porte sur un Sitting Bull©.
Une
fois hors de la voiture, j'entreprends de m'étirer un bon coup (le
dos) pendant que Nonalf s'étire un bon coup (je vous fais pas un
dessin) en urinant sur le 4x4 garé adjacentement à nous.
Je
détaille notre accompagnatrice. Brune, cheveux bruns lisses et
longs. Un micro-short en jean et un top rose ouvert dans le dos
complète sa garde robe.
Entre
elle et Nonalf, qui de la fille ou du gros avec le slip de bain et la
chemise à fleurs roses, est la pute ?
C'est
la question que doit se poser l'assemblée de clients lorsque nous
pénétrons dans l'etablissement de restauration.
A
peine installé sous un tipi, en plastique, nous commandons un
ensemble de 3 pintes de bières américaines ainsi qu'un menu père
pelerin qui consiste en une dinde de plusieurs kilos fourrée de
purée native américaine. (Non, ça ne fait ton sur ton avec la
dinde)
Nonalf
: J'ai rien dis.
Moi
: Ha, il me semblait.
Nonalf
: En plus d'être plus tout seul dans ton lit, t'es plus tout seul
dans ta tête ?
Elle
: Je n'ai plus faim.
Nonalf
: Suce ton os. Alors, j'en déduis que ça s'est bien passé vu ce
que tu as dormi.
Moi
: Je préfère laisser ça dans la chambre ou ça s'est passée.
Nonalf
: Vous allez vous revoir ?
Moi
: Qui sait ?
Nonalf
: Ben elle et toi. Qui d'autre ?
Elle
: ça risque pas.
Moi
: j'en sais trop rien. J'ai laissé mon numéro et mon adresse sur un
morceau de papier dans son sac.
Nonalf
: Et elle ? A part un parasol en papier elle t'a laissé quoi ?
J'espère pas une MST sinon je te laisse sur le bas-côté.
Moi
: Elle a juste écrit sur le miroir avec du rouge à lèvres.
Nonalf
: So cliché.
Moi
: Elle a écrit « S'il te plait pense à moi. »
Nonalf
: Vœu pieu.
Elle
: Elle est fiancée.
Moi
: Voeu pieu, c'est toi qui le dit cher ami.
Nonalf
: Teuteuteu. D'ici deux semaines, tu auras oublié jusqu'à son
prénom.
Moi
: Je disais la même chose de toi, et ça fait presque deux semaines
que nous sommes sur la route.
Nonalf
: La route est longue et le péage coute cher.
Moi
: ça ne prouve rien. Tu débites des âneries toutes faites que tu
ne t'appliques pas à toi même.
Nonalf
: Ben oui, ce sont des âneries, donc je ne les applique pas.
Moi
: Dis le mec qui a passé la nuit avec trois nanas.
Nonalf
: Ben voui. Tu n'analyses donc rien. Pas de prises de risque
émotionnels comme celles dont tu es coutumier.
Moi
: Sans parler des risques de MST.
Nonalf
: C'est toi qui l'a dit.
Elle
: Elle se marie dans une semaine.
Moi
: Et si je prenais la voiture et que je te laissais là ?
Nonalf
: Tu prouveras juste que tu es un triste sire.
Moi
: Comment je fais avancer mon blogue pendant que nous écumons les
routes de France sans but ?
Nonalf
: Je ne te permets pas de remettre en cause ma noble quête ! Nous
irons ensemble voir ma promise qui est si belle et si douce et si
Moi
: Conne ?
Nonalf
: Malandrin ! Je m'en vais te molester avec ma pinte !
Moi
: Essaye donc ! Mon 357 magnum rêve d'avoir une conversation avec
toi.
Nonalf
: Tricheur !
Moi
: Menteuse !
Elle
: Non, non...
Nonalf
et moi : Quoi non non ?
Elle
: Elizabeth se marie la semaine prochaine.
Moi
: Mais l'enterrement de vie de jeune fille hier soir ?
Elle
: C'était le sien, justement.
Moi
: …
Nonalf
: Elle est bien bonne celle là.
Moi
: Je ne te permets pas.
Nonalf
: Je parlais de la serveuse. Mamoizelle ! La même chose, mon ami en
a besoin.
Nous
sortons. Je m'allume une cigarette. Nonalf replie la capote de la
voiture. J'essaye de ne pas penser. J'ai néanmoins la désagréable
impression d'avoir été un chasseur de bébés phoques dans une
autre vie et que je le paye maintenant.
Nonalf
: La vie est courte. La route aussi. Monte.
Moi
: Je te préviens, je vais dormir.
Nonalf
: Tant que tu ne pleures pas...
Nous
montons en voiture. Nonalf démarre, sort du parking, puis reprend
l'autoroute direction...
Nonalf
: ça te dérange si je mets un petit cd ?
Moi
: Tant que tu ne le mets pas dans ma gueule.
Nonalf
: Je t'annonce que nous nous arrêterons à la prochaine ville. J'ai
besoin d'un somme et d'une douche.
Moi
: …
Nonalf
: Et d'un bol à soupe rempli de cocaine.
Moi
: …
Nonalf
: Et d'une bonne pute blonde est-européenne.
Moi
: …
Nonalf
: Et d'une bonne tronçonneuse, c'est coriace les os de pute...
Moi
: Au fait...
Nonalf
: Ha quand même, tu réagis. Je croyais t'avoir perdu dans l'abîme
insondable du désespoir.
Moi
: Elle est ou la fille qui nous accompagnait ?