lundi 4 février 2013

5H 44M 12 S

La conversation s’arrête lorsque mon frère, un ami, et moi, nous rendons compte de l'heure.
J'éteins l'ordinateur. Il est temps de rentrer chez moi.
Je ne sais pas chez qui je suis, mais ce n'est pas mon appartement.
Je sors de la pièce. Depuis le couloir, je vois la rue à travers la baie vitrée du salon. Il fait nuit noire dehors.
Je reconnais les panneaux bleus de l'immeuble en face.
Une fenêtre est allumée. Celle d'une cuisine ou une jeune femme blonde, les cheveux courts, en T-shirt noir et culotte noire essuie une poêle.
Je me cache a moitié derrière la porte pour l'observer.
Mon plaisir voyeuriste est de courte durée. Un homme rentre dans la cuisine. Il porte un T-shirt blanc et un caleçon bleu. Il lui dit quelque chose, mais je ne l'entends pas. Elle pose sa poêle puis sort en éteignant la lumière.
Je soupire. Adieu beauté nocturne. Je vais éteindre les dernières lumière derrière moi avant de prendre mes affaires.
Lorsque je reviens dans le salon, une nouvelle fenêtre en face est allumée, celle de leur chambre. l'homme au T-shirt blanc est allongée sur un lit. La jeune femme se trouve entre ses jambes. Sa tête fait un mouvement de va et vient qui ne laisse aucun doute sur ce qu'elle est en train de faire.
L'homme gémit de plaisir.
Je me réveille.
Mes yeux sont clos. Mon coeur bat à tout rompre dans ma poitrine.
Le gémissement venait-il de moi ? Non, mon lit est vide.
Le gémissement venait-il de l'appartement a côté ? Je ne sais pas.
J'essaye de respirer pour me calmer.
Impossible.
Je coupe ma respiration pour écouter.
Inutile.
Soudain, je comprends.
C'est mon coeur qui fait trop de bruit. Il soupire, gémit, crie, hurle, éructe de rage.
Il me maudit.
Il veut que je le libère. Que je le laisse aimer.
Il veut battre comme si il envoyait chaque goutte de sang de mon corps vers ma queue.

Pourquoi ne me laisses tu pas aimer passionnément ?
Pourquoi essayes-tu de me soumettre au risque que je ne te tue ?
Je suis là.
J'attends.
Un jour tu craqueras.
Et je serai libre.

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